Que devenons-nous ?
Découvrez notre bilan de ces 4 dernières années.
Voilà quelques mois que nous avons levé le crayon. En décembre 2022, cela faisait 4 ans qu’on existait et notre marque n’évoluait pas comme on le souhaitait. Cette période nous a permis de nous remettre en question et de nous construire en prenant notre temps.
Notre histoire
En mars 2019, c’est Sandrine, CEO de Cityrideuz, qui se lance à l’aventure avec cette idée folle de créer la sur-jupe. Six mois après, c’est moi sa soeur Annecy qui la rejoint convaincue par le concept et l’envie profonde de changement.
Cette nouvelle aventure familiale était un vrai challenge pour nous : en plus d’être soeur, nous avions toutes les deux une formation scientifique. Cela nous a aidé pour certains points mais ça nous a aussi beaucoup desservi sur d’autres.
Notre constat était simple : il y a un vrai manque de vêtements pour les femmes qui se déplacent à vélo et cette privation de liberté n’était pas OK pour nous.
Notre réponse était pleine de bon sens : proposer des produits de qualité, très fonctionnel sans un look sport. Nous voulions vraiment quelque chose qui fasse prêt-à-porter.
L’un de nos atouts était notre rapport qualité-prix. Nous avons souvent pris le problème à l’envers : on a fixé notre prix de vente selon notre clientèle et la typologie des vêtements. Notre approche était simple : appliquer notre prix cible, en appliquant un coefficient situé entre 2 maximum 3 pour déterminer notre prix de fabrication. Malheureusement, un coefficient insuffisant avec du recul pour assurer la pérennité de l’entreprise, même en vente directe à cause du manque d’économie d’échelle.
En effet, les frais de fonctionnement d’une marque de mode comme Cityrideuz sont bien plus élevés qu’il n’y paraît. On pourrait penser que le calcul du prix d’un vêtement se base seulement sur les matières, le transport et la fabrication. Mais il faut y ajouter de nombreux coûts de structure tels que le développement de produit (recherche de tissus, création de designs, modélisme, prototype), la réalisation des contenus, le marketing ou même le juridique. Ce sont des frais d’autant plus élevés lorsque l’on fait fait comme nous des petits volumes, car dans ce cas les économies d’échelle ne sont pas possibles.
Ainsi, en pleine recherche de visibilité, on savait qu’on ne gagnerait pas d’argent, que le peu d’argent qu’on gagnerait, on le réinvestirait directement dans de nouvelles productions. On avait conscience qu’on était piégé par des problématiques de volume parce que pour limiter notre risque on a fait de toutes petites quantités.
Les défis rencontrés
On ne connaissait rien, il a fallu tout apprendre et essayer de tout faire par soi-même : une perte de temps considérable si nous sommes mal entouré. Heureusement que notre esprit rigoureux et méthodique nous a aidé à apprendre rapidement les rudiments du métier.
Étant jeunes entrepreneuses dans le domaine de la mode et convaincues que notre produit allait fonctionner, on a fait 3000 pièces. En première prod, c’est juste un nombre hallucinant pour une nouveauté et aujourd’hui encore, on paye l’écueil de cette première grosse erreur. De plus, étant aussi un mono produit, la transformation est très longue et souvent compliquée. Nous avons donc décidé d’ouvrir la gamme.
Vient notre 2è grosse erreur : on a fait des manteaux ! Ce sont les pièces les plus compliquées à mettre au point au niveau de la mode. Nous avons donc cumulé les erreurs.
On s’est rendu compte avec le recul que tout le projet était trop compliqué à expliquer ainsi que notre approche. Tout cela nous a demandé beaucoup de temps, d’explication et de clarification. Mais quand on est dans un monde où tout va vite, ce temps on ne l’a pas toujours.
Donc comment arriver à capter dès le début les clientes sans rentrer dans des explications kilométriques ? Aujourd’hui, c’est notre gros problème parce que nos vêtements sont tellement techniques qu’on rentrait directement dans la technicité. On se rend bien compte aujourd’hui que ce n’est pas l’approche qu’il fallait avoir mais on ne désespérait pas. On voulait persévérer en participant à différents salons ou pop-up.
En décembre 2022, après 3 ans à mettre beaucoup d’énergie dans la marque et voir que ça stagne, nous avons voulu changer.
Lorsque nous rencontrons des vélos cyclistes, notre échange est fluide car vous comprenez tout de suite le coeur que nous avons mis à l’ouvrage. Par contre pour toutes les autres, notre discours était trop compliqué, trop technique malgré notre volonté d’être avant tout du prêt-à-porter adapté à la mobilité.
Nous point culminant était qu’on est arrivé à un point ou même en pop-up on ne parlait même plus des vêtements de peur de faire fuir les gens, vous imaginez ? On voyait très bien que certaines personnes qu’on rencontrait aimait nos vêtements mais que notre discours ne résonnait pas en eux et ils s’éloigneraient. C’est à se ce moment-là , qu’on s’est vraiment rendu compte qu’il y avait un problème et c’est pour ça qu’on a décidé de faire une pause fin décembre 2022.
Comme beaucoup de marques, en 2022, l’industrie du textile à traversé une crise majeure, une crise qui a couté la vie à de nombreuses marques, qui ont fermé à cause de la tension croissante et une réduction de la consommation car souvent plus en conscience. Même si nous ne poussons pas à la consommation, nous étions forcément impactées.
Avec notre position de niche, l’équation a commencé à être difficile à assumer : à la fin du mois, il faut bien régler les factures et payer les salaires. Dans ces difficultés, il est facile de succomber à la tentation de prendre des décisions hâtives que l’on pourrait regretter.
Exemple de décision hâtive qu’on aurait pu prendre : se laisser tenter par des marques blanches qui proposent un design fabriqué en masse et sur lequel on n’a plus qu’à rajouter son logo dessus. Mais on s’est rappelé notre raison d’être : Créer afin d’ouvrir la voie aux libertés en créant des vêtements et accessoires d’exception. Or faire appel à cette prestation n’est pas de la création à notre sens, donc pas nous. C’est vraiment dans ces moments de doute qu’on peut perdre le fil mais on s’est raccrochés à qui on était vraiment, notre raison d’être et nos valeurs.
Finalement, on a décidé de nous mettre en pause et nous faire accompagner par un cabinet de marketing pour nous aider à reposer les bases solides de la marque et tout remettre à plat pour repartir sur de bonne base.
Nous avons travaillé notre plateforme de marque pour reposer nos envies. Nous voulions vraiment savoir dans quelle direction on souhaite aller avec la marque. Notre objectif était aussi de se dénicher un peu pour avoir un discours plus large mais malgré tout notre idée de base reste la même : toujours créer des vêtements adaptés à la mobilité. On conçoit nos vêtements en pensant toujours au plus contraignant : le vélo. Nous allons faire évoluer notre discours et notre communication, mais conserver l’essence même de notre point de départ.
Lors d’un rendez-vous, on nous a demandé qu’elle était notre objectif dans un an ? Notre réponse est simple : on ne cherche pas à être le numéro un mais on souhaite vraiment être une marque référente quand on cherche ce type de vêtement, que les personnes pensent directement à nous.
Nous aimons la qualité et cherchons à créer le produit parfait, sans rougir de le dire. Nous avons une exigence et un niveau de détail très poussé, nous créons pour que le plus de femmes possibles puissent être toujours libre de leur mouvement et confortable.
Dans tout ce cheminement, nous avons à coeur de vous partager nos règles d’or :
- Rester fidèle de nos valeurs : plaisir, inclusivité, polyvalence, dynamisme, optimisme et qualité.
- Offrir le meilleur rapport qualité-prix et la plus haute satisfaction de nos clients qui est vraiment une priorité pour nous.
- Mettre en place une production éthique, la plus transparente et responsable possible grâce aux labels. Ce qui est important pour nous, c’est d’aller là où sont les savoir-faire, c’est à dire produire aux endroits où il y a la meilleur expertise par rapport à la typologie de nos vêtements et avec le meilleur rapport qualité-prix-impact.
- Cultiver notre passion pour la création en continuant de proposer des designs uniques et originaux, tout en restant à l’écoute de nos clients et de leurs besoins.
- Prioriser notre bien-être, notre équilibre et notre bonheur dans la gestion de l’entreprise.
- Maîtriser notre croissance en restant attentifs à notre impact environnemental, social et économique. Cityrideuz fait déjà partie du collectif en mode climat et on aimerait passer la certification B Corp.
- S’entourer de personnes partageant nos valeurs et notre vision pour construire une équipe solide et engagée.
- Éviter la surproduction et la surconsommation en continuant à vendre en direct et en précommande ou très petites quantités afin de ne produire que le nécessaire. C’est une vrai ambition qu’on a, malgré la technicité de nos vêtements.
- Être transparents et honnêtes dans notre communication avec nos clients, nos partenaires et notre communauté.
- Ne jamais oublier d’où nous venons et pourquoi nous avons créé Cityrideuz : pour partager notre passion pour la mode, apporter du bonheur et des solutions aux gens et continuer à un monde plus respectueux et durable.
Conclusion
Nous vous préparons pleins de petites choses pour le début de l’année prochaine, mais vous devriez déjà voir du changement dès le mois prochain. N’hésitez pas à nous écrire ou à nous laisser des commentaires si vous avez des questions.
Une très belle journée journée à vous les Radieuses.
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